
Tout le monde a déjà vu un film dans son existence, que l’on soit un passionné du 7e art à la recherche d’analyse profonde de nos œuvres favorites ou tout simplement quelqu’un cherchant un moyen simple de s’évader de notre monde via un défilement d’image, le cinéma, tout le monde se le partage. Tout le monde à son avis sur cette art audiovisuel et ses œuvres sont classés en plusieurs catégories. C’est ici qu’interview Manny Farber en faisant deux catégories distincte dans le monde de l’art et donc celui du cinéma, l’art termite et l’art éléphant blanc.
En gros, selon Farber, les œuvres d’art termite ont un but, peu importe leurs budgets, leurs manières d’être réalisés ou encore leurs défauts, l’œuvre thermite possède une raison d’exister. Elles sont conçues pour transmettre quelque chose, dire leurs messages même si l’œuvre finale est affreuse niveau cinématographie. De l’autre côté de la médaille on peut retrouver l’art éléphant blanc ; les films à gros budget, grosse production, des films beau et « parfait » selon le public. Mais selon Farber, ces films on beau être magnifique, bien réalisé et quasiment sans erreur, ils sont vides et ne servent à rien, aucun message n’est transmis.
Dans ce texte, 2 œuvres cinématographique seront présentés, 2 œuvres qui selon les critères de Farber serait de l’art termite; Unsane et The House That Jack Built.
En 2018, le réalisateur, producteur, scénariste, directeur de la photographie et monteur sort un long métrage d’horreur psychologique. Unsane raconte l’histoire de Sawyer, victime de harcèlement. Cherchant de l’aide en ligne, elle se rend dans un centre psychologique pour trouver une solution à son problème. C’est alors qu’elle signe sans s’en rendre compte un contrat permettant de l’enfermer dans ce centre psychologique où elle se rendra compte que son harceleur est présent avec elle. De la part de Soderbergh, on peut s’attendre à une grosse production cinématographique à gros budget. En se renseignant sur le film, on s’aperçoit que Unsane à un budget de seulement 1,5 million de dollars, ce qui est très petit pour les standards d’aujourd’hui. On se demande mais pourquoi un si petit budget. Pour ce film, Soderbergh met de côté toutes les caméras professionnelles et les gros moyens technique pour réaliser un film. Soderbergh s’empare alors de la 7e génération de téléphone intelligent de la compagnie Apple pour filmer Unsane. Ce film à bel et bien été filmé entièrement avec un iPhone. En utilisant cet outil comme caméra, on réalise que les plans du film possèdent une profondeur de champ très grande étant donné la lentille de l’iPhone. Cela apporte également une dégradation de la qualité des images lorsque les scènes se déroule dans des lieu sombres. On peut également remarquer que dans plusieurs scènes, ce n’est la bonne chose qui est en focus, ce peut par exemple être le mur derrière le personnage qui est en focus au lieu du personnage.
Unsane n’est pas le seul le film traitant de maladie mental, il y en plusieurs autres, dont The House That Jack Built par Lars Von Trier. Sortit la même année que Unsane, The House That Jack Built est également un film d’horreur psychologique avec une touche d’art dans le mélange. On suit le film à travers la narration de Jack s’adressant à Verge. Jack raconte 5 de ses crimes dans un ordre aléatoire. Von Trier nous amène dans un film qui semble sans règles, sans contraintes au niveau de la violence, de la direction artistique ou bien des éléments sonores et visuels. Pour bien comprendre la signification de l’histoire, une seule écoute ne sera pas suffisante. Bien que le film semble un fil narratif linéaire, ce n’est pas le cas, on nous balance en avant et en arrière dans la vie de Jack sans repère temporelle. Ce film possède une multitude d’éléments narratif et démonstratif qui s’empile pour faire un tas entrelacé d’éléments d’explications et d’histoires. Premièrement, les flashbacks, on nous retourne en arrière plus d’une fois, que ce soit pour revoir la scène de meurtre 5 fois de suite pendant qu’il y a une narration ou bien pour nous retourner à l’enfance de Jack. À plusieurs reprises dans le film, on nous affiche à l’écran des vidéos d’archives, que ce soit Glenn Gould au piano, un lion et un agneau pour exprimer une métaphore ou bien des images d’architecture pour nous expliquer des principes fondamentaux de l’architecture. Pour ce qui est de la caméra, on a affaire à une caméra qui bouge énormément et qui zoom sans arrêt, qui sort du focus et qui revient juste après. Jack se présente quelquefois devant son camion pour tenir des cartons avec de l’écriture qui raconte ce qui se passe, brisant le 4e mur.
Unsane et The House That Jack Built seraient des films termite selon Farber. Que ce soit parce que la caméra est un iPhone dans Unsane¸ ce qui crée des images hors du commun, hors-focus et remplit de grain ou par la narration de The House That Jack Built, ses vidéos d’archives intégrés en pleins milieu de séquence du film ou l’interaction de Jack avec la caméra. Avec toutes les ressources accessibles au grand public aujourd’hui, espérons que plus de gens feront des films pour faire du cinéma et non de l’argent, faisons-en sorte d’honorer l’idéologie de Manny Farber.
MÉDIAGRAPHIE
-The House That Jack Built (2018 film). 29 novembre 2020. Wikipédia.
-Unsane. 29 novembre 2020. Wikipédia.
-Steven Soderbergh. 29 novembre 2020. Wikipédia.