Lynch, l’artiste termite

Connu pour ses nombreux succès et son esthétique unique, David Lynch ne cesse de nous surprendre avec ses films. En 1997, Lynch a sorti le film Lost highway, un film qui raconte l’histoire étrange d’un saxophoniste vivant à Las Vegas qui cherchait seulement à savoir si sa femme le trompait pour finalement être accusé de son meurtre. Bizarrement, j’avais envie de comparer ce film avec celui d’Ari Aster, Hereditary. Ce ne sont pas deux films semblables, mais malgré leurs différences, ces deux films ont des points en communs. Tout d’abord, parlons des thèmes. Chez Lynch, comme nous le savons très bien, l’étrangeté ressort toujours dans les thèmes principaux de ses œuvres et dans cette étrangeté, on y retrouve toujours du dégoût. Dans Hereditary, Charlie la petite fille démontre principalement le phénomène de l’étrangeté dans ce film par son visage déformé. De ce que l’on sait sur Charlie c’est qu’elle a une allergie aux arachides et qu’elle a un tic particulier avec sa langue, mais jamais dans le film on ne nous a mentionné la cause de cette malformation au visage ce qui nous amène au questionnement, donc à l’étrangeté. Pareil aux nombreux personnages de Lynch, dont le méchant dans Lost Hihgway, Charlie amène au film l’aspect de l’étrangeté et du dégoût. Lynch montre cet aspect dans tous ses films depuis son premier, mais plus le temps avance, plus l’étrange est moins dégoûtant. Cette répétition faite que notre cerveau s’habitue à ce phénomène, il est donc plus préparé et c’est pourquoi le méchant de Lost highway nous semble moins étrange que les autres personnages. Or, ce n’est pas seulement les personnages qui font ressortir l’étrangeté de ses deux films. L’histoire en tant que telle des deux films est, on pourrait dire, spécial. Le film de David Lynch est un film noir, un thriller. Généralement, ce genre de film nous montre une histoire avec beaucoup de choses particulières, étranges et stressantes. Ce sont des films qui ont pour but de nous faire réfléchir et douter tout au long du visionnement et c’est pareil pour le film de Ari Aster qui est un film d’horreur. La fin de ses deux films est selon moi la plus grande preuve de leur ressemblance. Une fin qui nous laisse sans mots. Lost Highway se finit sur une scène montrant Fred Madison, le personnage principal, en voiture sur une autoroute perdue dans le désert qui se fait chasser par la police et cela finit sur un plan de lui qui subit une possession étrange. Cependant, la fin de Hereditary montre une cérémonie de couronnement aussi étrange. Peter est amené par les membres de sa famille qui sont tous possédés dans la cabane dans l’arbre et se fait couronner comme l’un des huit rois de l’enfer après un soudain changement psychologique. Bref, malgré leur genre, leur année de production et de plein d’autres aspects, les films Hereditary et Lost Highway sont deux films semblables et surtout deux films très étranges.

Pour ce qui est de la question de l’art termite, après avoir comparé le film de Ari Aster à celui de David Lynch, cinéaste très termite, on peut confirmer que Hereditary fait aussi partie de l’art termite. Ce film montre une suite logique et originale des événements, rien n’arrive pour rien. Chaque personnage est important et chaque événement est important même s’ils ne le semblent pas sur le moment. Par exemple, Joan qui est l’amie de Annie est un personnage qui semble plutôt banal lorsqu’on la voit pour la première fois. La raison pour lequel on la voit c’est parce qu’elle vit un deuil comme Annie et les deux deviennent amie, mais ce que nous ne savons pas c’est qu’elle était plutôt une amie de la mère à Annie. C’est seulement à la fin u film que nous prenons conscience de ça. Un autre aspect du film démontre cette suite logique et originale du film et c’est la cabane dans l’arbre. Au début du film, cette cabane est totalement banale, mais plus on avance dans l’histoire, plus elle est suspecte. Vers le milieu du film, on voit Peter dans son lit qui l’observe à partir de sa fenêtre de chambre et la cabane est illuminée d’une lumière rouge. Le plan suivant, on voit un homme inconnu couché dans la cabane et on nous laisse sur ce suspense. C’est seulement à la fin du film qu’on voit que cette cabane n’était pas banale, c’est la cabane de l’enfer. Bref, ce point confirme en plus de la ressemblance à un film de Lynch que ce film fait partie de l’art termite.