Le cinéma est un domaine dans lequel plusieurs s’exercent à leur manière et selon leurs motifs. Avec ou sans budget, comédie ou drame, film unique ou membre d’une suite, tous les goûts sont dans la nature. Une autre de ces oppositions est entre l’art termite et l’art éléphant blanc, termes utilisés par Manny Farber dans son texte : “L’art termite et l’art éléphant blanc”.
Qu’est-ce donc que l’art termite et l’art éléphant blanc? Dans le premier cas, on peut expliquer sa définition par le fait qu’il s’agit d’une œuvre qui fut réalisé par nécessité de la réaliser. On y retrouve souvent des œuvres produites avec peu de moyens, qui ne sont pas excellentes sur le plan technique, qui ont quelques coquilles par-ci par-là, mais qui, tout de même, ont du cœur. C’est-à-dire, elles ont été réalisées pour dire quelque chose, être quelque chose, et on le ressent, on le voit et on l’entend.
À l’opposé, l’art éléphant blanc est un art de belle parure. Avec de beaux gros moyens, on parvient à faire de beaux cadrages, avoir de beaux paysages, engager de beaux acteurs, faire de beaux effets spéciaux. Par contre, on le fait pour la beauté uniquement. Dans le but d’approcher la perfection. Dans ces films-là, pas une seule erreur n’est permise, mais en même temps, on y perd du message que l’on pourrait vouloir transmettre au travers, si jamais il y en ait eu.
Dans l’un comme dans l’autre de ces cas, il s’agit de cinéma. Dans le cas du film Final Cut : Ladies and Gentlemen et de Kung Pow! Enter the Fist, ils font parties de la catégorie de l’art termite, ce cinéma qui fait des films parce qu’on ressent le besoin de faire des films.
Le film Kung Pow fût réalisé par Steve Oedekerk en 2002 avec, pour but, de parodier les films d’action de Hong Kong. Pour se faire, il prit Tiger & Crane Fists, un film d’arts martiaux de 1976 qui ne connut que peu de succès, et en réutilisa ses scènes tout en intégrant des siennes par-dessus à l’aide de la post-production. Afin de s’approprier les scènes du film, Oedekerk alla jusqu’à doubler chacun des personnages lui-même, excepté pour son actrice Jennifer Tung. Pour garder le tout en raccord, lors du tournage, il doubla ses propres paroles afin de garder cette même idée que chaque personnage est doublé assez pauvrement, élément qui vient jouer sur les qualités comiques du film.




On se retrouve donc plongés dans un univers comique où la parodie est à son œuvre. On suit le parcours de l’élu, joué par Steve Oedekerk lui-même, alors qu’il n’est qu’un enfant et que l’antagoniste du film essaie de lui faire la peau. Il se défend dès le berceau et réussit à échapper les griffes de Maitre Méchant. Il s’initia aux arts du Kung Fu afin de venger ses parents défunts lors de ce funeste événement. S’en suit donc son parcours afin de devenir plus fort, de trouver qui a tué ses parents et, une fois trouvé, il tentera sa chance. Toute cette aventure est peuplée de Wimp Lo, l’élève mal entrainé pour rire, Ling, une jeune femme qui perd toute pudeur très rapidement, Maitre Tang, un vieux sage perdu dans sa sagacité, Whoa, la femme à un sein et quelques autres encore.
Kung Pow est donc un film de montage où le gros du travail se trouve en post-production lorsque l’on intègre les plans tournés au film Tiger & Crane Fists et qu’on double le tout, par la suite. C’est ce que fait le film Final Cut : Hölgyeim és uraim, aussi connu sous le titre : “Final Cut : Ladies and Gentlemen“, un autre film où le montage est l’élément le plus marquant. Dans ce second cas, il s’agit d’un film utilisant autour de 450 films différents et ce, uniquement pour la prise des éléments visuels. On assiste donc au défilement de courts plans de 450 films différents pour réaliser une histoire qui se tient d’une durée d’une heure et demie. On pourrait croire qu’il ne s’agit qu’un agencement de plusieurs plans ensemble, tels des diaporamas de photographies de nature, dans certains espaces commerciaux, mais en réalité, chacun des plans et chacune des paroles qui sont utilisées dans ce montage épique ont leur fonction et signification. En vérité, au-delà de tous ces plans d’univers séparés se trouve une histoire qui nous est contée. Elle peut être dure à comprendre et on peut ne pas nécessairement comprendre aisément le but de ce film dès le commencement, cela dit, il existe effectivement une histoire parmi ces histoires.
Au menu : Un homme se lève et part pour sa journée ordinaire, il rencontre une belle femme, tombe sous son charme, il la pourchasse dans la rue afin de pouvoir lui demander à souper. Rendu sur place, les deux dévorent la nourriture comme ils se dévorent des yeux. Ça se poursuit dans la chambre où tout est passionnel, charnel et fort d’émotions et de plaisirs. Le lendemain, l’homme demande la main de la femme, qui accepta. À la cérémonie, un individu ne leur donna pas un an. Effectivement, un an plus tard, la femme est enceinte, elle téléphone son mari, qui lui a un emploi de bureau, afin de lui dire. Ce dernier décide de rompre et s’engage dans l’armée. Il part à la guerre, meurt malgré lui, mais la femme le ressent et pousse un cri de l’âme. On en revient au moment où la femme s’enligne pour appeler l’homme et, ce coup-ci, au lieu de lui parler par téléphone, elle lui demande de la rejoindre. Une fois réunis, elle lui annonce qu’elle porte son enfant et, finalement, les deux restèrent ensemble.






Il est évident, donc, que le film Final Cut : Ladies and Gentlemen est un film termite. En premier lieu, on constate bien que le film fût produit avec peu de moyens, n’utilisant que les ressources qu’il avait à disposition, c’est-à-dire, des films déjà réalisés et des bandes sonores déjà existantes. De plus, on constate que ce film a réellement eut un désir d’être produit. Ce n’est pas tout le monde qui se serait amusé à couper 450 films afin d’en recréer un seul à partir de tout ces segments. On pourrait dire de ce film qu’il est expérimental, sans véritablement être un pionnier dans la chose, mais on peut difficilement retirer le mérite que ce film a gagné.
Kung Pow! Enter the Fist, quant à lui, est aussi un film termite, car tout comme Final Cut : Ladies and Gentlemen, il utilise un film déjà préexistant. Le budget du film est très bas, s’établissant autour des 10 millions de dollars américains, ne permettant ainsi pas beaucoup de folies. Parmi les effets les plus extravagants du film qui proviennent de l’équipe de Oedekerk, on retrouve la vache modélisée en 3D, la femme au sein unique ainsi que le compagnon d’aventure de l’élu; Languette. On peut retrouver quelques éléments plutôt broche à foin, dans le film, tel que le bébé qui est clairement une poupée, lorsqu’il dévale depuis sa maison en flammes ou encore l’intégration de Languette, dans l’univers du film. Cela dit, au delà de tout ces points ci-haut, ce film avait une visée, parodier les films d’arts martiaux chinois, et il a réussit sa mission avec beaucoup de rires. Bien que les critiques n’apprécient pas vraiment Kung Pow! Enter the Fist en tant que film en tant que tel, il a tout de même réussit à faire partie de la liste des films cultes à avoir regardé au moins une fois, dans sa vie de cinéphile, parmi ses spectateurs.
Pour voir plus de critiques vis-à-vis Kung Pow! Enter the Fist
Médiagraphie
- https://en.wikipedia.org/wiki/Kung_Pow!_Enter_the_Fist
- https://vimeo.com/205242711
- https://en.wikipedia.org/wiki/Final_Cut:_Ladies_and_Gentlemen
- https://www.pluggedin.com/movie-reviews/kungpowenterthefist/
- https://www.slantmagazine.com/dvd/kung-pow-enter-the-fist-dvd/
- https://www.screendaily.com/kung-pow-enter-the-fist/408192.article
Voir aussi