Critique Hereditary

Hereditary, parut en deux-mille-dix-huit, est le premier long-métrage de Ari Aster qui a été filmé avec un budget de seulement dix-millions de dollars. Ce film met un scène la famille Grahams qui doivent d’abords faire face au décès de leur grand-mère, et puis ensuite à celui de leur plus jeune fille tout en découvrant des secrets de famille qui leurs amène à devoir se débattre contre une entité démoniaque qui a pris part de leur famille.

Hereditary Car Scene | POPSUGAR Entertainment


Hereditary est un film qui est extrêmement complexe, et parfois beaucoup difficile à saisir. Il faut vraiment, vraiment porter une grande attention au film pour comprendre exactement de quoi il parle. En voyant simplement la bande-annonce, on ne pourrait pas dire avec précision ce qu’est l’histoire, car pratiquement rien n’y est dévoilée. Aster a tout fait pour faire croire à son publique que le film portait sur Charlie, la plus jeune fille, mais en le regardant au complet, on peut se rendre compte que cette dernière meurt après seulement une trentaine de minutes. C’est une des scènes les plus poignantes du film, lorsque Peter reste assis au volant, n’osant pas se retourner et voir le corps de sa sœur derrière lui. À ce moment-là, les spectateurs ne savent pas encore ce qui est arrivée à Charlie. C’est un peu ce sentiment là que nous avons tout au long du film. Rien n’est vraiment expliquer, rien n’est claire, et il est difficile de finalement pouvoir saisir le sens de l’histoire. Même à la fin, lorsque le film est terminé, il est difficile de pouvoir raconter exactement ce qu’il s’est passée. Hereditary est un film qui semble constamment changer de direction. Ça semble être un film de possession et finit par être un genre de film de culte. La fin est extrêmement abstraite, et laisse au spectateur le choix de la définir de la manière qu’ils le veulent.

Hereditary (2018) : CineShots

Esthétiquement parlant, Hereditary est un film magnifique. La plupart des scènes sont filmées dans la maison de la famille Grahams, et Aster prend vraiment avantage de toute la maison. C’est une immense maison avec de grand plafonds, et la plupart du temps, nous voyons absolument toutes les pièces au complet. Se semble être sa façon préférée de filmer pour ce film, en ajoutant quelques gros plans ici et là pour nous montrer les émotions que vit un certain personnage lors d’une scène particulièrement importante. Il utilise très régulièrement des scènes extrêmement longues, on l’un reste sur un même plan pendant très longtemps, par exemple la scène ou Annie vient de partir de la table après avoir criée sur son fils, et on le voit de dos pleurer devant son repas pendant très longtemps, même peut-être trop longtemps pour ce qui était nécessaire. Pendant la dernière heure du film, pratiquement toutes les scènes sont filmées dans le noir, ce qui donne une ambiance encore plus macabre à un film qui est déjà assez épeurant.


C’est très difficile de comparer Hereditary à d’autres films qui se retrouvent dans la catégorie de film d’horreur, car il est vraiment unique en son genre. Je pourrais essayer de le comparer à The Blair Witch Project, qui est également un film très complexe et qui a une fin très ouverte. Malgré le fait que c’est deux films sont tournés de façon totalement différente, les deux films se démarque vraiment dans leur genre pour leurs histoires intrigantes qui en laisse beaucoup à deviner pour les spectateurs.

Hereditary Ending Explained: What Happened To Peter? - CINEMABLEND


Hereditary semble beaucoup plus être un film éléphant blanc qu’un film termite, selon Farber. Il décrit le style éléphant blanc en trois points, et je pourrais pratiquement tous les ramener à Hereditary. Premièrement, Aster utilise absolument chaque coin de l’image. Un exemple de cela serait vers la fin du film lorsqu’Annie, la mort semble être posséder, et qu’elle se cache dans les coins de la pièce, notamment dans le coin du plafond de la chambre de Peter, et qu’elle l’observe. Le spectateur doit vraiment porter attention à chaque détail tout au long du film, et regarder partout dans l’écran, car même si le focus est un sur un personnage en particulier, absolument chaque détail est important. Même si le film semble être très en bordel, en l’analysant plus profondément, on se rend compte que chaque évènement était relié, même s’il ne semble pas nécessairement l’être, et même s’il semble insignifiant. Pratiquement chaque personnage à une énorme importance dans le film, comme par exemple Joan, l’amie d’Annie, qui ne semble pas très présente, mais qui finit par être relié directement à la fin du film. Hereditary n’est clairement pas un film d’action, mais quand il y en a, elle arrive pile au bon moment pour nous surprendre et entre en force, ce qui est une des caractéristique du film éléphant blanc.

LIEN:

Sotinel, Thomas. (2018) « Hérédité » : un foyer d’infection, Le Monde

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/06/12/heredite-foyer-d-infection_5313313_3476.html